Travaux d'été

L'un des avantages(?) de la retraite , c'est que l'on n'a plus d'excuse pour ne pas s'occuper de soi !

Fini le bon temps où l'on pouvait repousser indéfiniment son rendez vous chez le dentiste......Il faut passer aux choses sérieuses.

C'est vrai que mes dents nécessitaient un bon ravalement de facade : 40 ans de tabagisme et un défaut de discipline juvénile ne favorisent pas un sourire hollywoodien à 60 ans . Alors dans mes travaux d' Hercule de jeune retraité , j'avais casé la case "dentiste"

Pour ces travaux un peu complexes , j'ai fait le choix de la jeunesse en privilégiant une jeune dentiste qui est ma voisine et que j'ai connu au berceau (le sien , pas le mien !) ; plus de l'intuition qu'un choix réléchi , meme si son mari , qui l'assiste pour la partie opératoire , anime des formations sur les implants dentaires , ce qui me garantissait .une certaine technicité au niveau du couple .

1ère étape l'an dernier en commençant par le bas : implants et bridge ; le seul évènement désagréble a été le fait que j'avais du stopper mon entrainement pendant quelques jours car la chaleur et l'effort sont incompatibles avec une cicatrisation rapide  mais globalement bonne réussite et donc cet été j'ai attaqué le haut . A priori meme dispositif (implants et bridge ) sauf que le scanner a montré une hauteur insuffisante de la paroi maxiliaire et donc la necessité de procéder à une greffe osseuse prélable (dite sinusienne) pour éviter que le bout des implants se promène dans les sinus .

Je suis donc parti plein d'allégresse pour cette intervention , même si le dernier scanner avait mis en évidence la nécessité d'en faire une greffe de chaque coté et non une seule coté droit comme prévu initialement . Comme toujours , le moment le plus douloureux pour moi fut l'anesthésie locale . Je ne sais pas si j'ai une sensibilité particulière au niveau des gencives mais les piqûres d'anesthésie dentaires me font un mal de chien .

2 H d'intervention sans problème majeur hormis les petits désagréments habituels : difficile de ne pas prendre de crampes dans la mâchoire car je n'ai pas l'habitude de rester 2 H de suite la bouche grande ouverte (messieurs les dentistes , ménagez nous des pauses , SVP !) et 3 ou 4 étouffements liés à l'eau avalée .... Mais globalement j'ai survécu . On repart avec les lèvres d'Emmanuelle Béart (la sensibilité en moins ) , une promesse faite de ne s'alimenter pendant 6 jours au moins qu' avec de la soupe et l'on attaque joyeusement le steak familial dans l'euphorie de l'anesthésie persistante(avec même une cigarette en fin de repas pour saluer l'évènement!)

Changement de décor lorsque l'anesthésie stoppe  ses effets et que le corps réalise la présence d'intrus ! ce n'est pas tant la douleur (qui reste très supportable) que la gène permanente qui s'installe au niveau du palais ; la langue passe son temps à explorer ce nouveau terrain de jeu , ce qui n'est d'ailleurs pas recommandé si l'on veut conserver ses points de suture en bon état !

Mais surtout surprise par rapport aux implants , c'est un gonflement des joues qui apparaît progressivement avec pour moi un point culminant le troisième jour suivant l'intervention ; on se transforme en hamster précautionneux avant l'hibernation , ce qui est troublant  , même pour soi . Une ruée sur internet m'a toutefois apaisé en me montrant que j'avais échappé à  l'hématome sanguinolent , mode Dracula et les vampires et aux mille et une photos chocs que nous proposent les moteurs de recherche lorsque l'on tape "suites opératoires greffe sinus".

Prochaine étape dans une semaine  :le retrait des points et rendez vous ensuite 3 ou 4 mois plus tard pour s'assurer que la greffe a bien fonctionné ; un travail de longue haleine ........En attendant , soupes et glaces !